Campus de Surabaya, samedi 9 avril. 10 h 04.
Il n’y avait que très peu de cours le samedi à l’université de Surabaya, mais le campus était gagné par une agitation pour le moins saugrenue. Quelques étudiants, plus ou moins bien grimés en oiseaux, couraient en tous sens en criant « coucou ! coucou ! ». Ils tentaient d’échapper à leurs poursuivants, de petits groupes d’étudiants déguisés en chasseurs, avec lances, arcs et fusils factices. Interloqué, Wolf interrogea son guide, un tigre, policier en tenue, sur cette étrange pratique.
- Ça ? C’est la fête du Grand Coucoucide. Une vieille tradition étudiante. Chaque année, le 9 avril, les pensionnaires du campus organisent une chasse aux « coucous » à grande échelle. C’est un événement structuré, très important. Les « coucous » sont désignés à l’avance, parmi les nouveaux arrivants. En gros, c’est une sorte de bizutage.
- Mais quelle est l’origine de cette… chasse ?
- Il y a un dicton, chez nous, qui dit « le 9 avril, il faut que le coucou soit mort ou vif ». C’est un truc de vieux qui remonte à la nuit des temps. Plus personne n’en connaît la signification exacte. Mais ça amuse beaucoup les étudiants, surtout ceux qui ne sont pas du coin.
Derek Wolf était sur le point de se dire que les distractions des étudiants de Surabaya étaient d’un niveau culturel vraiment affligeant, lorsqu’il se souvint que certaines des occupations auxquelles lui et ses camarades de promotion se livraient lorsqu’ils étaient encore à l’académie étaient tout aussi navrantes. Wolf, Grapper et leur guide indonésien venaient de franchir une grande porte au-dessus de laquelle était gravée l’inscription « Département d’archéologie ». Après avoir accédé au premier étage, les trois mâles atteignirent la salle 101. Dans l’encadrement de la porte, un ruban jaune signalait que le crime avait eu lieu dans cette salle. Après que les trois mâles eussent franchi cette dérisoire barrière, l’officier de la police locale briefa les deux agents fédéraux sur le meurtre.
- Le meurtre a eu lieu ici, mercredi soir. Vers 22 heures, à en croire le légiste.
- Pas le moindre témoin ? demanda Grapper d’un air surpris.
- Aucun. Comme vous avez pu le voir, ce bâtiment est à l’opposé des logements des étudiants, et le département d’archéologie n’est pas très fréquenté, surtout la nuit. Il n’y a guère que la victime qui s’y aventurait.
- Parlez-nous de la victime, demanda Wolf.
- Rupert Zeller, répondit le flic en sortant un dossier de son sac. Archéologue. Il travaillait ici depuis plus de vingt ans.
L’officier montra à Wolf et Grapper quelques photos du chercheur, un orang-outan massif, velu, l’air peu commode. Sur le sol, près d’une grande table située au centre de la salle, une silhouette trapue dessinée à la peinture blanche rappelait sa fin tragique.
- Et qu’est-ce qu’il faisait ici à une heure si tardive ? interrogea à nouveau Grapper.
- D’après ses collègues, Zeller aimait beaucoup travailler tard dans ce bâtiment. Il se trouvait au calme.
- Des ennemis ? Un chercheur jaloux de sa réussite ?
- A en croire les autres archéologues, Zeller était parfois difficile à vivre. Mais c’était un chercheur brillant, et tout le monde ici le respectait.
- On nous a dit que cette affaire avait un rapport avec Hartono Komodo. Zeller l’avait-il déjà fréquenté auparavant ?
- Pas que l’on sache. Mais vous devriez poser la question à Rajiv Jones et Beth Gibbons. C’étaient ses deux assistants. Ils travaillent au rez-de-chaussée.
- Revenons-en au meurtre, si vous voulez bien, dit Wolf.
- Zeller a été tué de deux balles dans la poitrine. Vraisemblablement, il a entendu son agresseur approcher et s’est retourné avant d’être abattu. Y a-t-il autre chose que vous voudriez savoir ?
- Non. Nous vous remercions.
- Ah, j’allais oublier ! fit le policier en tenue. L’assassin a dérobé le document sur lequel Zeller travaillait.
- Quel était ce document ? fit Grapper.
- Les deux assistants de Zeller pourront vous l’expliquer en détail. Si vous voulez bien m’excuser, j’ai des tonnes de travail à faire…
- Bien sûr. Encore merci.
- Je vous en prie…
Le tigre prit congé après avoir laissé le dossier Zeller entre les pattes des deux agents fédéraux. Ces derniers furent agréablement surpris par sa courtoisie. Généralement, en tant que canidés, ils étaient très mal accueillis par les policiers locaux, en uniforme ou pas, si ceux-ci étaient des félins. Wolf finit par se dire que l’hostilité ancestrale entre les uns et les autres n’étaient peut-être pas forcément génétique.
Après avoir redescendu l’escalier, Wolf et Grapper s’approchèrent de la salle 02, où étaient sensés travailler les deux assistants de feu le professeur Zeller. Ils frappèrent à la porte ; n’obtenant pas de réponse, ils finirent par entrer. A l’intérieur, très similaire à celui de la salle précédente, deux jeunes singes leur tournaient le dos. L’un d’eux – un mâle – était courbé sur un grand dessin – la copie d’une fresque, apparemment – tandis que l’autre, une femelle élancée, tapait à vive allure sur un clavier d’ordinateur. Complètement absorbés par leur travail, ils sursautèrent lorsque Wolf les interpella en déclinant son identité, celle de son partenaire et les raisons de leur visite. Les deux archéologues se retournèrent aussitôt et se levèrent. Le mâle, un nasique au nez évidemment gigantesque, s’avança vers les deux agents. Sa collègue était une femelle gibbon – ses membres interminables ne laissaient guère de doutes à ce sujet. Tous deux avaient une fourrure claire et courte, et portaient lunettes, pantalons de toile et chemise légère. Au premier coup d’œil, Wolf ne put s’empêcher de les trouver ridicules. Le nasique se présenta, l’air un peu intimidé.
- Euh… Bonjour ! fit-il. Je m’appelle Rajiv Jones, et voici ma collègue Beth Gibbons.
- Etes-vous les assistants du professeur Rupert Zeller ? interrogea Wolf. Nous voudrions vous poser quelques questions au sujet de sa mort…
Le regard des deux singes se couvrit d’un voile de tristesse. S’efforçant de n’en rien laisser paraître, Jones se déclara prêt à répondre à toutes les demandes des deux agents, qui débutèrent aussitôt leurs investigations. Après quelques questions de routine, Wolf en vint à ce qui le préoccupait vraiment.
- Nous voudrions en savoir plus sur le document qui a été dérobé dans le bureau de Zeller, celui sur lequel il travaillait.
- C’est un manuscrit ancien d’une très grande valeur historique. Il date du Xème siècle.
- De grande valeur ? demanda Grapper. Vous gardez beaucoup d’objets de ce genre, dans ce bâtiment ?
- Oh, non. Généralement, ils sont entreposés au musée de la ville.
- Et que faisait ce manuscrit ici, alors ?
- Le conservateur du musée est une vieille connaissance du professeur, répondit Gibbons. Il n’a pas eu de mal à le convaincre de l’amener ici. Le professeur aimait travailler ici le soir. Il se trouvait au calme…
Il était évident que de tels objets, compte tenu de leur valeur tant historique que marchande, attisaient nécessairement la convoitise des collectionneurs. De là à dire que le meurtre de Zeller était un cambriolage qui avait mal tourné, il n’y avait qu’un pas. Tout en songeant à cette possibilité, Wolf poursuivit l’interrogatoire, tâchant d’en savoir plus sur le manuscrit.
- Depuis combien de temps le professeur Zeller travaillait-il sur ce document ?
- Quelques semaines. Il provenait des collections du parrain de la drogue, Hartono Komodo…
Intérieurement, Derek Wolf tilta. C’était donc ce manuscrit qui reliait Komodo à la victime. Dans l’esprit de l’agent, le soleil se levait. Il n’allait pas tarder à éclairer cette affaire. Ce coup-ci, Wolf se dit qu’elle serait vite réglée. Il posa encore quelques questions banales aux deux singes, puis les laissa poursuivre leur travail. Avant de quitter la salle, Grapper, par curiosité, demanda de quoi parlait le manuscrit dérobé. Dans les yeux de Rajiv Jones, une lueur mêlant peine et excitation brilla quelques instants.
- C’est un texte religieux, la Prophétie des Oiseaux. On en ignore presque tout le contenu, car les prêtres qui l’ont rédigé vers l’an 800 ont volontairement utilisé un langage codé. Sans doute pour qu’elle ne tombe pas entre de mauvaises mains… Le professeur avait connu beaucoup de difficultés, mais il semblait avoir cassé le code et progressait de plus en plus vite.
- Et à quoi aurait-il pu servir ?
- Certainement à mieux connaître le contexte des affrontements religieux qui ont secoué l’empire de Surabaya à cette époque. C’est un document très précieux. Sa perte est presque aussi grave que celle du professeur… Allez-vous le retrouver ?
- Nous ferons de notre mieux… fit Grapper impassible.
- Quelque chose me dit que nous n’allons peut-être pas trop tarder à mettre la main dessus, ajouta Wolf avec un léger sourire qui ne surprit qu’à moitié son équipier.
Après avoir laissé leurs numéros de téléphone portable aux deux chercheurs, au cas où ils se rappelleraient un détail, les deux agents quittèrent le département d’archéologie.
Il n’y avait que très peu de cours le samedi à l’université de Surabaya, mais le campus était gagné par une agitation pour le moins saugrenue. Quelques étudiants, plus ou moins bien grimés en oiseaux, couraient en tous sens en criant « coucou ! coucou ! ». Ils tentaient d’échapper à leurs poursuivants, de petits groupes d’étudiants déguisés en chasseurs, avec lances, arcs et fusils factices. Interloqué, Wolf interrogea son guide, un tigre, policier en tenue, sur cette étrange pratique.
- Ça ? C’est la fête du Grand Coucoucide. Une vieille tradition étudiante. Chaque année, le 9 avril, les pensionnaires du campus organisent une chasse aux « coucous » à grande échelle. C’est un événement structuré, très important. Les « coucous » sont désignés à l’avance, parmi les nouveaux arrivants. En gros, c’est une sorte de bizutage.
- Mais quelle est l’origine de cette… chasse ?
- Il y a un dicton, chez nous, qui dit « le 9 avril, il faut que le coucou soit mort ou vif ». C’est un truc de vieux qui remonte à la nuit des temps. Plus personne n’en connaît la signification exacte. Mais ça amuse beaucoup les étudiants, surtout ceux qui ne sont pas du coin.
Derek Wolf était sur le point de se dire que les distractions des étudiants de Surabaya étaient d’un niveau culturel vraiment affligeant, lorsqu’il se souvint que certaines des occupations auxquelles lui et ses camarades de promotion se livraient lorsqu’ils étaient encore à l’académie étaient tout aussi navrantes. Wolf, Grapper et leur guide indonésien venaient de franchir une grande porte au-dessus de laquelle était gravée l’inscription « Département d’archéologie ». Après avoir accédé au premier étage, les trois mâles atteignirent la salle 101. Dans l’encadrement de la porte, un ruban jaune signalait que le crime avait eu lieu dans cette salle. Après que les trois mâles eussent franchi cette dérisoire barrière, l’officier de la police locale briefa les deux agents fédéraux sur le meurtre.
- Le meurtre a eu lieu ici, mercredi soir. Vers 22 heures, à en croire le légiste.
- Pas le moindre témoin ? demanda Grapper d’un air surpris.
- Aucun. Comme vous avez pu le voir, ce bâtiment est à l’opposé des logements des étudiants, et le département d’archéologie n’est pas très fréquenté, surtout la nuit. Il n’y a guère que la victime qui s’y aventurait.
- Parlez-nous de la victime, demanda Wolf.
- Rupert Zeller, répondit le flic en sortant un dossier de son sac. Archéologue. Il travaillait ici depuis plus de vingt ans.
L’officier montra à Wolf et Grapper quelques photos du chercheur, un orang-outan massif, velu, l’air peu commode. Sur le sol, près d’une grande table située au centre de la salle, une silhouette trapue dessinée à la peinture blanche rappelait sa fin tragique.
- Et qu’est-ce qu’il faisait ici à une heure si tardive ? interrogea à nouveau Grapper.
- D’après ses collègues, Zeller aimait beaucoup travailler tard dans ce bâtiment. Il se trouvait au calme.
- Des ennemis ? Un chercheur jaloux de sa réussite ?
- A en croire les autres archéologues, Zeller était parfois difficile à vivre. Mais c’était un chercheur brillant, et tout le monde ici le respectait.
- On nous a dit que cette affaire avait un rapport avec Hartono Komodo. Zeller l’avait-il déjà fréquenté auparavant ?
- Pas que l’on sache. Mais vous devriez poser la question à Rajiv Jones et Beth Gibbons. C’étaient ses deux assistants. Ils travaillent au rez-de-chaussée.
- Revenons-en au meurtre, si vous voulez bien, dit Wolf.
- Zeller a été tué de deux balles dans la poitrine. Vraisemblablement, il a entendu son agresseur approcher et s’est retourné avant d’être abattu. Y a-t-il autre chose que vous voudriez savoir ?
- Non. Nous vous remercions.
- Ah, j’allais oublier ! fit le policier en tenue. L’assassin a dérobé le document sur lequel Zeller travaillait.
- Quel était ce document ? fit Grapper.
- Les deux assistants de Zeller pourront vous l’expliquer en détail. Si vous voulez bien m’excuser, j’ai des tonnes de travail à faire…
- Bien sûr. Encore merci.
- Je vous en prie…
Le tigre prit congé après avoir laissé le dossier Zeller entre les pattes des deux agents fédéraux. Ces derniers furent agréablement surpris par sa courtoisie. Généralement, en tant que canidés, ils étaient très mal accueillis par les policiers locaux, en uniforme ou pas, si ceux-ci étaient des félins. Wolf finit par se dire que l’hostilité ancestrale entre les uns et les autres n’étaient peut-être pas forcément génétique.
Après avoir redescendu l’escalier, Wolf et Grapper s’approchèrent de la salle 02, où étaient sensés travailler les deux assistants de feu le professeur Zeller. Ils frappèrent à la porte ; n’obtenant pas de réponse, ils finirent par entrer. A l’intérieur, très similaire à celui de la salle précédente, deux jeunes singes leur tournaient le dos. L’un d’eux – un mâle – était courbé sur un grand dessin – la copie d’une fresque, apparemment – tandis que l’autre, une femelle élancée, tapait à vive allure sur un clavier d’ordinateur. Complètement absorbés par leur travail, ils sursautèrent lorsque Wolf les interpella en déclinant son identité, celle de son partenaire et les raisons de leur visite. Les deux archéologues se retournèrent aussitôt et se levèrent. Le mâle, un nasique au nez évidemment gigantesque, s’avança vers les deux agents. Sa collègue était une femelle gibbon – ses membres interminables ne laissaient guère de doutes à ce sujet. Tous deux avaient une fourrure claire et courte, et portaient lunettes, pantalons de toile et chemise légère. Au premier coup d’œil, Wolf ne put s’empêcher de les trouver ridicules. Le nasique se présenta, l’air un peu intimidé.
- Euh… Bonjour ! fit-il. Je m’appelle Rajiv Jones, et voici ma collègue Beth Gibbons.
- Etes-vous les assistants du professeur Rupert Zeller ? interrogea Wolf. Nous voudrions vous poser quelques questions au sujet de sa mort…
Le regard des deux singes se couvrit d’un voile de tristesse. S’efforçant de n’en rien laisser paraître, Jones se déclara prêt à répondre à toutes les demandes des deux agents, qui débutèrent aussitôt leurs investigations. Après quelques questions de routine, Wolf en vint à ce qui le préoccupait vraiment.
- Nous voudrions en savoir plus sur le document qui a été dérobé dans le bureau de Zeller, celui sur lequel il travaillait.
- C’est un manuscrit ancien d’une très grande valeur historique. Il date du Xème siècle.
- De grande valeur ? demanda Grapper. Vous gardez beaucoup d’objets de ce genre, dans ce bâtiment ?
- Oh, non. Généralement, ils sont entreposés au musée de la ville.
- Et que faisait ce manuscrit ici, alors ?
- Le conservateur du musée est une vieille connaissance du professeur, répondit Gibbons. Il n’a pas eu de mal à le convaincre de l’amener ici. Le professeur aimait travailler ici le soir. Il se trouvait au calme…
Il était évident que de tels objets, compte tenu de leur valeur tant historique que marchande, attisaient nécessairement la convoitise des collectionneurs. De là à dire que le meurtre de Zeller était un cambriolage qui avait mal tourné, il n’y avait qu’un pas. Tout en songeant à cette possibilité, Wolf poursuivit l’interrogatoire, tâchant d’en savoir plus sur le manuscrit.
- Depuis combien de temps le professeur Zeller travaillait-il sur ce document ?
- Quelques semaines. Il provenait des collections du parrain de la drogue, Hartono Komodo…
Intérieurement, Derek Wolf tilta. C’était donc ce manuscrit qui reliait Komodo à la victime. Dans l’esprit de l’agent, le soleil se levait. Il n’allait pas tarder à éclairer cette affaire. Ce coup-ci, Wolf se dit qu’elle serait vite réglée. Il posa encore quelques questions banales aux deux singes, puis les laissa poursuivre leur travail. Avant de quitter la salle, Grapper, par curiosité, demanda de quoi parlait le manuscrit dérobé. Dans les yeux de Rajiv Jones, une lueur mêlant peine et excitation brilla quelques instants.
- C’est un texte religieux, la Prophétie des Oiseaux. On en ignore presque tout le contenu, car les prêtres qui l’ont rédigé vers l’an 800 ont volontairement utilisé un langage codé. Sans doute pour qu’elle ne tombe pas entre de mauvaises mains… Le professeur avait connu beaucoup de difficultés, mais il semblait avoir cassé le code et progressait de plus en plus vite.
- Et à quoi aurait-il pu servir ?
- Certainement à mieux connaître le contexte des affrontements religieux qui ont secoué l’empire de Surabaya à cette époque. C’est un document très précieux. Sa perte est presque aussi grave que celle du professeur… Allez-vous le retrouver ?
- Nous ferons de notre mieux… fit Grapper impassible.
- Quelque chose me dit que nous n’allons peut-être pas trop tarder à mettre la main dessus, ajouta Wolf avec un léger sourire qui ne surprit qu’à moitié son équipier.
Après avoir laissé leurs numéros de téléphone portable aux deux chercheurs, au cas où ils se rappelleraient un détail, les deux agents quittèrent le département d’archéologie.
Et là, c'est mieux ? :)
RépondreSupprimerOuaiiiis, amplement !! Merci, sadique canard ! I kiff your novel ! :p
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