mardi 13 avril 2010

LSDO - chapitre 7, verset 1

Chapitre 7



Aéroport de Haneda, Tokyo, lundi 11 avril. 18 h 04.

Essoufflé, Derek Wolf arriva à son tour sur le tarmac, l’arme au poing, avec une bonne dizaine de secondes de retard. Il s’arrêta dans l’encadrement de la porte. À une vingtaine de mètres devant lui, Terence Gerard se tenait debout, les bras ballants, et lui tournait le dos. Lorsqu’il tourna enfin la tête, son visage affichait une expression médusée.

- Il… il a disparu.

Wolf regarda partout autour de lui. Mais il n’y avait apparemment aucun endroit où Ronnie Thorynque aurait pu se réfugier. Les alentours ne présentaient pas la moindre petite aspérité qui aurait pu servir de cachette. Et devant les deux agents, les pistes de l’aéroport s’étendaient, nues, sur des centaines de mètres. Ronnie Thorynque s’était tout simplement volatilisé. À quelques dizaines de mètres de là, le Boeing 767 aux couleurs de Japan Air Lines s’éloignait des véhicules de maintenance et commençait son roulage. Une fois en bout de piste, il déchaînerait toute la puissance de ses deux turboréacteurs pour s’arracher du sol dans un sifflement infernal et s’envoler vers Toronto.

Lorsque Toyoda arriva sur place avec ses renforts quelques instants plus tard, les agents fédéraux firent aussitôt boucler le périmètre. Pendant plus d’une heure, chaque recoin de cette partie de l’aéroport de Haneda fut fouillé avec la plus extrême minutie. Il n’y eut pas un grain de poussière qui échappa à ce traitement ; mais on ne trouva pas la moindre trace du voleur ni de son butin. Alors que Wolf, ne comprenant pas de quelle façon Thorynque avait pu s’échapper, commençait sérieusement à perdre patience, Toyoda fut appelé par le directeur de l’aéroport. Après quelques instants, il revint auprès de Derek.

- Agent Wolf ? Le directeur de l’aéroport vient de contacter par radio le vol JAL 007 pour Toronto. Selon toute vraisemblance, le suspect se trouve à bord de l’appareil.
- Quoi ?! fit Wolf qui ne put momentanément rien ajouter.
- C’est quasiment certain. L’individu décrit par l’équipage correspond point par point au signalement du suspect…
- Mais c’est impossible ! objecta Gerard d’une voix froide. Pour y parvenir, il aurait dû traverser plusieurs dizaines de mètres de piste. Je ne l’aurais pas perdu de vue.
- … toujours est-il, reprit Toyoda non sans un certain mépris vis-à-vis de l’agent de l’ASF, que le commandant de bord demande quelle conduite il doit tenir.
- Qu’il suive le plan de vol prévu à l’origine et ne cherche surtout pas à interférer avec le suspect, répondit Wolf en se mortifiant intérieurement de ne pas avoir songé à placer des agents dans l’avion lui-même. À quelle heure le vol doit il se poser à Toronto ?
- 11 h 17, heure locale, c’est-à-dire dans environ neuf heures, compte tenu du décalage horaire.
- Bien… (Derek réfléchit quelques instants en se frottant le menton) Agent Toyoda, faites préparer le jet Falcon qui nous a amenés ici. Nous aurons tout le temps de préparer un comité d’accueil pendant le voyage.
- Bien Monsieur… Les agents de l’ASF partent aussi ?
- Tout à fait. Vous seriez aimable de faire chercher leurs affaires à leur hôtel.

Le petit loup nippon acquiesça sans mot dire et se retira pour accomplir sa tâche. Cela faisait très longtemps qu’il n’avait eu autant de travail en moins de vingt-quatre heures.

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